


K COMME KIOSQUE Par définition, les kiosques – comme ceux que l’on trouve généralement le long des promenades de bord de mer des stations méditerranéennes –, font appel à de la construction légère, démontable, et donc durable. Car ce qui dure, c’est ce qui est capable de changer. [ + ]
K COMME KIOSQUE
Par définition, les kiosques – comme ceux que l’on trouve généralement le long des promenades de bord de mer des stations méditerranéennes –, font appel à de la construction légère, démontable, et donc durable. Car ce qui dure, c’est ce qui est capable de changer. La pérennité de la construction s’avère de plus en plus problématique. Travailler sur les kiosques représente donc l’opportunité de réfléchir à l’occupation temporaire de l’espace littoral, soumis à un ensemble de contraintes et de risques toujours plus alarmants.
L’économie des ressources énergétiques et matérielles s’exprime à travers des modules à remplacer ou démonter en fonction du changement de destination future du bâtiment. Conscients que l’immuabilité des bâtiments contemporains ne peut être considérée comme elle l’était il y a 100 ans, et qu’il parait absurde de vouloir construire de manière pérenne dans un monde soumis à des évolutions difficiles à appréhender, nous plaidons pour une stratégie vertueuse, permettant à l’architecture de voir ses composants démontés, réutilisés et recyclés. Le foncier devient réversible, pas l’architecture. C’est ce que Jean Prouvé appelait « l’anticipation de la construction », que les anglophones interprètent en « conception design for deconstruction » ou « design for disassembly ». Il n’est pas question d’embrasser la question littorale par la monumentalité ou la pérennité de l’architecture, mais plutôt par ce qui en constitue l’ordinaire, le léger et le démontable.
[ - ]U COMME UTOPIE Sur une plage, pas très loin de Narbonne, construits à même le sable, hétéroclites mais impeccablement rangés sur une grille diagonale, plus de 1000 chalets composent un paysage attachant et fragile. Hissées sur pilotis, ces cabanes déclinent d’infinies et poétiques variations sur une architecture de bric et de broc, conçue au début du siècle pour les premiers bains de mer. [ + ]
U COMME UTOPIE
Sur une plage, pas très loin de Narbonne, construits à même le sable, hétéroclites mais impeccablement rangés sur une grille diagonale, plus de 1000 chalets composent un paysage attachant et fragile. Hissées sur pilotis, ces cabanes déclinent d’infinies et poétiques variations sur une architecture de bric et de broc, conçue au début du siècle pour les premiers bains de mer. Tôles ondulées, planches, volets découpés à même le bardage et se soulevant comme des sabords, balcons généreux d’où rebondissent les discussions d’une maison à l’autre, pilotis à l’ombre desquels se jouent les parties de boules : le précaire s’installe et fait la nique aux lourdeurs des architectures balnéaires autorisées qui bétonnent la côte. En dehors de tout règlement, utilisant des matériaux disponibles et des techniques modestes, s’esquisse ici un hymne à la liberté de construire, à une architecture de l’usage qui se moque des références, à une vie collective qui s’accommode de la densité horizontale… Une utopie ? Même si d’une saison à l’autre, rajouts et extensions remplissent peu à peu les pilotis, le lieu garde sa personnalité ; mais il suffirait d’un projet « urbain » normalisateur – toujours à craindre – pour que tout s’efface.
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Le balcon. Éloge du déjà là. [ + ]
Le balcon. Éloge du déjà là.
Après cette longue période de confinement, où chacun a vécu sans échappatoire au plus près de son logement, il faut constater combien le vécu est différent entre un appartement sans prolongement extérieur et celui qui jouit d’un balcon. Parce qu’elle est triviale, cette relation domestique au dehors n’est pas suffisamment prise en considération.
Nous voyons, au contraire, le balcon comme le catalyseur d’une réflexion en profondeur sur la décompaction de l’immeuble de logement pour le rendre poreux, traversant, ouvert. Il accueille la nature « à tous les étages » et rend ainsi le logement hospitalier aux ambiances urbaines, au climat, aux saisons. Il a aussi été une pièce en plus bienvenue, dans laquelle on déplace des meubles de l’intérieur vers l’extérieur, servant tour à tour au repos, aux jeux des enfants et même au travail. Enfin, il a été le lien constant entre les espaces intimes et publics, l’entre-deux où s’affichent les voisinages reconquis et des sociabilités nouvelles. Faisons du balcon le fondamental d’un nouveau design architectural et urbain !
[ - ]Récit L’architecture et la ville ont toujours été des objets de fiction. Plus que tout autre mode de représentation, le récit permet de raconter les espaces en train de se transformer, de donner chair aux démarches de projet. [ + ]
Récit
L’architecture et la ville ont toujours été des objets de fiction. Plus que tout autre mode de représentation, le récit permet de raconter les espaces en train de se transformer, de donner chair aux démarches de projet. Le texte autorise l’évocation, la personnification et la projection de ses représentations et de ses désirs. Il ne s’agit plus d’accompagner le projet à l’aide d’un texte objectif, qui paraphrase ou commente les dessins, mais d’explorer différemment, à toutes les étapes de la conception, la sensibilité de l’auteur et des choses observées. Le texte, capable d’évoquer des choses que l’on ne voit pas – que l’on ne peut pas voir –, véhicule des émotions et une dimension sensible nécessaires pour fédérer autour d’un imaginaire de projet commun.
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