



U COMME UTOPIE Sur une plage, pas très loin de Narbonne, construits à même le sable, hétéroclites mais impeccablement rangés sur une grille diagonale, plus de 1000 chalets composent un paysage attachant et fragile. Hissées sur pilotis, ces cabanes déclinent d’infinies et poétiques variations sur une architecture de bric et de broc, conçue au début du siècle pour les premiers bains de mer. [ + ]
U COMME UTOPIE
Sur une plage, pas très loin de Narbonne, construits à même le sable, hétéroclites mais impeccablement rangés sur une grille diagonale, plus de 1000 chalets composent un paysage attachant et fragile. Hissées sur pilotis, ces cabanes déclinent d’infinies et poétiques variations sur une architecture de bric et de broc, conçue au début du siècle pour les premiers bains de mer. Tôles ondulées, planches, volets découpés à même le bardage et se soulevant comme des sabords, balcons généreux d’où rebondissent les discussions d’une maison à l’autre, pilotis à l’ombre desquels se jouent les parties de boules : le précaire s’installe et fait la nique aux lourdeurs des architectures balnéaires autorisées qui bétonnent la côte. En dehors de tout règlement, utilisant des matériaux disponibles et des techniques modestes, s’esquisse ici un hymne à la liberté de construire, à une architecture de l’usage qui se moque des références, à une vie collective qui s’accommode de la densité horizontale… Une utopie ? Même si d’une saison à l’autre, rajouts et extensions remplissent peu à peu les pilotis, le lieu garde sa personnalité ; mais il suffirait d’un projet « urbain » normalisateur – toujours à craindre – pour que tout s’efface.
[ - ]Balcon \bal.kɔ̃\ n. m. [ + ]
Balcon \bal.kɔ̃\ n. m. Plateforme en saillie communiquant avec les appartements, longtemps considérée comme négligeables par les constructeurs pour des raisons économiques mais dont la pandémie du COVID-19 a montré toute la valeur.
« Ils étaient là mais nous ne savions qu’en faire. Désormais nous ne les quitterons plus. Nos balcons nous relient à la ville et aux autres. On y entend la rumeur du monde. », Camille Erkély, L’amour au temps du Corona.
Loc. FAM. Avoir du monde aux balcons : faire preuve de solidarité urbaine. « Tous les soirs, à 20h, il y avait du monde aux balcons pour applaudir les soignants. », Serge Baranda, Les lieux qui unissent.
[ - ]C COMME CULTURE « Qu’est-ce que la Méditerranée ? Mille choses à la fois, non pas un paysage, mais d’innombrables paysages, non pas une mer, mais une succession de mers, non pas une civilisation, mais des civilisations entassées les unes sur les autres. [ + ]
C COMME CULTURE
« Qu’est-ce que la Méditerranée ? Mille choses à la fois, non pas un paysage, mais d’innombrables paysages, non pas une mer, mais une succession de mers, non pas une civilisation, mais des civilisations entassées les unes sur les autres. Voyager en Méditerranée, c’est trouver le monde romain au Liban, la préhistoire en Sardaigne, les villes grecques en Sicile, la présence arabe en Espagne, l’Islam turc en Yougoslavie. C’est plonger au plus profond des siècles, jusqu’aux constructions mégalithiques de Malte ou jusqu’aux pyramides d’Égypte. C’est rencontrer de très vieilles choses, encore vivantes, qui côtoient l’ultra-moderne : à côté de Venise, faussement immobile, la lourde agglomération industrielle de Mestre ; à côté de la barque du pêcheur, qui est encore celle d’Ulysse, le chalutier dévastateur des fonds marins ou les énormes pétrolières. C’est tout à la fois, s’immerger dans l’archaïsme des mondes insulaires et s’étonner devant l’extrême jeunesse de très vieilles villes ouvertes à tous les vents de la culture et des profits qui depuis des siècles, surveillent et mangent la mer. Tout cela, parce que la Méditerranée est un très vieux carrefour. Depuis des millénaires tout a conflué vers elle, brouillant, enrichissant son histoire : homme, bêtes, voitures, marchandises, navires, idées, religions, arts de vivre. »
Braudel, La Méditerranée, tome 1, 1949
[ - ]Son : Capacité du bâti à améliorer le confort acoustique Un bâtiment est soumis à plusieurs types de nuisances sonores : les bruits aériens extérieurs, les bruits aériens intérieurs du quotidien, les bruits d’impacts émis par la vibration d’une paroi, les bruits d’équipement. L’enjeu acoustique est un des défis techniques majeur posé par l’existant pour garantir le bien-être. [ + ]
Son : Capacité du bâti à améliorer le confort acoustique
Un bâtiment est soumis à plusieurs types de nuisances sonores : les bruits aériens extérieurs, les bruits aériens intérieurs du quotidien, les bruits d’impacts émis par la vibration d’une paroi, les bruits d’équipement. L’enjeu acoustique est un des défis techniques majeur posé par l’existant pour garantir le bien-être.
[ - ]« Il faut outrepasser la vision très binaire de l’aménagement du territoire qui opère à la marge des métropoles : soit une zone d’activités, soit un territoire agricole. Il y a un modèle hybride à imaginer ! [ + ]
« Il faut outrepasser la vision très binaire de l’aménagement du territoire qui opère à la marge des métropoles : soit une zone d’activités, soit un territoire agricole. Il y a un modèle hybride à imaginer ! Si le système industriel n’est pas peut-être pas complètement à bout de souffle, le modèle agricole reste à réinventer. Nous allons vivre un énorme crash sur les sujets d’agriculture dans les 10 ans qui viennent. De tous les crash renaît la voie du milieu, celle que personne n’avait vu venir. Un entre-deux. Des plateformes logistiques qu’on pourrait mutualiser entre activités et agricultures ? Dans mes rêves les plus fous, j’ose espérer qu’on arrivera à inventer des choses entre les avions et les tomates. »
Sylvanie Grée, paysagiste, associée fondatrice D’ici là, entretien du 26 juin 2023
[ - ]Cela fait bien longtemps que la vie publique s’est déplacée dans les centres commerciaux, les restaurants, les hôtels, les bars ou les cinémas des zones d’activités. De quoi les faire enfin « figurer parmi les lieux dignes de représentation » (Ernaux). [ + ]
Cela fait bien longtemps que la vie publique s’est déplacée dans les centres commerciaux, les restaurants, les hôtels, les bars ou les cinémas des zones d’activités. De quoi les faire enfin « figurer parmi les lieux dignes de représentation » (Ernaux). La littérature ne s’y trompe pas : des autrices et des auteurs comme Annie Ernaux, Alexandre Labruffe, David Lopez, Fanny Taillandier ou Nicolas Mathieu, entre autres, cherchent en effet à les documenter, voire à les esthétiser. Ils portent un regard bienveillant sur les zones d’activités et décrivent l’expérience de ces supposés non-lieux, tenus symptomatiquement responsables de la prétendue mocheté de la France. Il faut dire que d’un point de vue urbain, les zones d’activités paraissent encore trop souvent marquées du sceau de leurs intentions originelles : un zoning laissant peu de place à la mixité fonctionnelle, des ambiances et des architectures génériques, des qualités urbaines discutables, des préoccupations environnementales inexistantes, des sols artificialisés à outrance ; le paradis de la voiture, qui règne en maître sur des espaces dont sont partiellement privés les piétons.
[ - ]